Portrait du révérend Thomas Hopkins Gallaudet, anonyme, XIXe siècle, Institut Départemental Gustave Baguer

Muses & A.R.T.

Coût financier de la prise en charge :

545€
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Montant récolté

Financé

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par les fonds de l’association grâce au soutien de ses adhérents et généreux donateurs

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FICHE D’IDENTITE

Objet : Huile sur toile

Sujet : Portrait du révérend Thomas Hopkins Gallaudet

Technique : Huile

Nature du support : Toile de lin (sur châssis)

Signature : non signé

Époque : XIXème siècle

Dimensions : 81,5 x 65,5 cm

Anciennes interventions de Restauration : non

Lieu de conservation et propriétaire : Institut Départemental Gustave Baguer

Date d’examen : 1er avril 2021

Muses & A.R.T. a été contactée au sujet de ce tableau par l’Institut Départemental Gustave Baguer, école spécialisée dans la scolarisation, la rééducation et l’éducation des jeunes présentant des troubles auditifs et/ou langagiers. Par l’intervention de notre association, il s’agit de mettre en valeur un personnage illustre de l’histoire de l’institut.

Nous sommes en présence d’un portrait du révérend Thomas Hopkins Gallaudet, né en 1787 aux États- Unis et mort en 1851. Cet homme fut l’un des premiers à s’intéresser à l’éducation des personnes malentendantes aux États -Unis et a cofondé la première institution pour l’éducation des sourds en Amérique du nord en 1817. Son fils poursuivit son dessein en créant le premier collège pour sourds en 1864.

L’œuvre en référence date du XIXe siècle mais est postérieure au personnage. Elle a probablement été commandée en hommage à l’homme Thomas Gallaudet qui a représenté la communauté des personnes malentendantes. Une œuvre identique de 1851 est représentée sur Wikimédia avec pour auteur Georges Frederick Wright (1828-1881), peintre de portrait et grand ami de Thomas Hopkins Gallaudet (cf. photo). Nous avons échangé avec des institutions américaines pour retracer une partie de l’histoire du tableau. Si nous ne connaissons pas aujourd’hui le lieu d’exposition de l’œuvre de Wright, il est possible que notre tableau fasse partie des nombreuses copies existantes de cette œuvre américaine originale.

Thomas hopkins Gallaudet wright
Portrait de Thomas Hopkins Gallaudet, huile sur toile posthume de George F. Wright, 1851

CONSTAT D’ETAT

Examen des constituants

Le châssis, structure portante de l’œuvre, est constitué de 4 liteaux en bois permettant une tension régulière de la toile. Il est simple à emboitage à mi-bois, et n’est pas standard alors qu’au XIXe, la standardisation est de mise. Les montants du châssis sont munis de chanfreins des deux côtés mais trop faibles et ne sont pas biseautés sur toute leur largeur. On peut noter également l’absence de clés qui permettent de réguler la tension de la toile.

Le support de l’œuvre est une toile de lin avec un tissage à armure sergée, ce qui est assez rare car ces textiles étaient couteux. Le tissage est industriel, moyen et serré. La qualité du chanfrein du châssis ainsi que le format du tissage de la toile indiquent peut-être une origine américaine des matériaux et donc possiblement de la copie, sans que nous soyons en mesure de l’affirmer.

La préparation ou gesso est caractéristique des œuvres du XIXe siècle à savoir une tonalité blanche. Des tests seront réalisés afin de valider sa composition. Quant à la résistance mécanique de la couche colorée, il semble qu’elle réponde aux exigences de la technique à l’huile. 

L’examen de l’œuvre à l’œil nu et sous binoculaire permet d’indiquer avec certitude que la couche colorée est protégée par un film de vernis. 

Examen des Altérations

Le tableau présente des pathologies consécutives à des mesures de conservation non adaptées. En effet, pour assurer son rôle, le châssis doit être chanfreiné sur la face interne des traverses de manière à ce que la toile ne soit pas en contact avec l’essence du bois. Or les prémices d’une chaînette d’écaille sont observables sur toute la périphérie de l’œuvre : il s’agit de la marque du châssis pas assez chanfreiné et dont les arrêtes internes saillantes s’impriment dans la couche picturale à travers la toile se trouvant en contact avec les montants. A terme, ce défaut peut conduire à une perte de matière picturale.

On observe également quelques déformations de la toile inhérentes à des manipulations probablement peu scrupuleuses et quelques petites lacunes dues à des percements d’objets type petits clous en périphérie ou des griffures.

Les lacunes visibles sont d’origine humaine et non liées aux conditions de conservation, ce qui se traduit par des petites altérations peu graves pour la pérennité de l’œuvre, telles des griffures superficielles.

La peinture présente une altération générale de ses tonalités et on peut observer un jaunissement du vernis assez oxydé ainsi que des encrassements visibles dans la structure de la couche colorée.

PROPOSITIONS DE TRAITEMENT

Opérations de Conservation

La première opération réalisée consiste à voiler l’œuvre à l’aide d’un papier et d’un adhésif résistant aux contraintes mécaniques. Ce voilage assurera la protection du tableau durant les opérations de conservation du support et évitera la perte de matière picturale.

Le châssis de l’œuvre sera déposé, consolidé et nettoyé. Un chanfrein en matériau inerte sera ajouté à celui existant pour surélever la toile et éviter son contact avec les montants du châssis.

Le décrassage arrière de la toile permettra le retrait des poussières et scrupules qui peuvent, à terme, attaquer la cellulose des fibres du textile.

Le subjectile de l’œuvre fera l’objet de cartonnages qui lui permettront de recouvrer sa planéité première. Les percements du textile et autres accrocs seront consolidés par un intissé, et les tranches seront renforcés par l’apport de bandes de tension en intissé également, qui serviront à retendre l’œuvre sur son châssis.

La couche picturale de l’œuvre est stable et ne nécessitera pas de traitement curatif. Les lacunes visibles étant d’origine humaine et non liées aux conditions de conservation, elles nécessiteront seulement des actes de restauration esthétique.

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Opérations de Restauration

Le vernis oxydé sera allégé en procédant à l’amincissement de ses couches superficielles à l’aide de solvants.

Le masticage des zones lacunaires permettra ensuite, par l’apport d’une pâte synthétique, de combler les manques de matière picturale et d’apporter une continuité de structure avec la couche picturale avoisinant ces lacunes. Suivra alors la réintégration colorée des parties lacunaires : elle permet la lisibilité de l’œuvre et participe à un rendu « esthétique ». La retouche sera illusionniste, c’est à dire non discernable de la couche colorée originelle.

Un vernis final sera posé afin de protéger la couche colorée d’origine et les retouches apportées. Ce vernis final a un rôle esthétique et conservatoire. A base de résine synthétique et d’essence, Il garantira à l’œuvre une transparence et une protection contre les agressions environnementales.

Un Grand Merci A Vous !